Comment on se finance ? (et pourquoi on n'est pas 100% gratuits) ?
Parlons un peu de notre modèle économique, et faisons un peu d’esprit critique dans la foulée (bonjour la déformation professionnelle).
Deux modèles possibles
Sur internet, il y a une bonne dizaine de manières de financer une entreprise. Pour un site de notre espèce, qui produit de la matière grise, il y en a 2, schématiquement :
1) Se financer par des contenus payants (par exemple, nos cours en ligne)
2) Se financer par la pub
Mais, objecterez-vous en ouvrant une parenthèse non dénuée de fondement, on peut aussi faire ça pour la bonne cause. Si vous voulez, et c’est ce qu’on fait avec plaisir avec des sites comme www.lespritcritique.fr ou www.cultureg.fr. Mais, objecterons-nous en retour, en paraphrasant Lacan qui disait que le réel c’est quand on se cogne, le réel de l'entrepreneur, c’est quand on doit payer son loyer. Il nous faut donc gagner des sous, au moins un peu.
Revenons à notre alternative :
- Soit on vend notre propre produit
- Soit fait de la pub, et on vend les produits des autres (la pub, ça n’est que toucher une commission sur le produit qu’un autre vous vend, et c’est gratuit comme nous on est coureurs cyclistes).
Notre choix
Commençons par dire qu’aucun de ces deux modèles de financement n’est meilleur que l’autre. Ce sont juste deux manières de concevoir les choses.
Pour notre part, on a choisi le premier modèle sans hésiter, pour plusieurs raisons :
1) On a la main sur la qualité de ce qu’on vous vend
Quand on choisit de se financer par la pub, on accepte l’idée de toucher une commission sur un produit vendu par un tiers. Et si ce produit est une sauce tomate bourrée de pesticides ou une paire de chaussures fabriquée par des petites mains au Bangladesh... on n'y peut pas grand chose.
Alors que quand on vous vend notre cours en ligne, on peut s’assurer qu’il est bon, qu’il est utile, qu’il vous aide, et que vous en avez pour votre argent.
2) On est indépendant de la quantité
Financer un site par la pub n’est possible que si on a beaucoup de trafic (ou alors on gagne 27€ par mois). Ce qui n’est pas problématique en soi, mais incite davantage à écrire des articles à clic facile. Si vous dépendez de la pub, vous devez absolument faire du volume pour survivre, et donc, écrire des choses dont vous savez que beaucoup de gens les liront, et facilement. En clair, il vaut mieux écrire un article de 400 mots sur “Comment améliorer sa culture générale facilement en une semaine” que de faire un vrai papier de fond de 2 ou 3000 mots, qui sera plus intéressant, mais touchera moins de gens. Nous, ce n'est pas ce qui nous intéresse.
3) Le modèle de contenus gratuits financé par la pub n’est pas gratuit
“If it’s free, then you’re the product”. Cet adage du milieu de la pub depuis les années 70 résume le mieux l'idée.
Réfléchissons deux secondes. En France, les entreprises ont déboursé 4,9 milliards d’euros pour la pub sur internet en 2018. Et alors quoi, elles ont fait une perte de 4,9 milliards ? Non. Donc, qui a payé ? Nous. Juste, c'est intégré dans le prix.
Qu'on se comprenne, on ne dit pas que c'est mal. On dit que la pub n'est pas gratuite, et que les sites qui font du contenu dit "gratuit" sont gratuits comme nous on est nonces apostoliques. Notre conseil de grands frères : lâchez cette frénésie de la gratuité. Vous le payez autrement.
Et ne nous dites pas que la pub ne marche pas sur vous. En 2020, on cible votre âge, votre genre, votre navigateur, la taille de votre écran, vos goûts, vos intérêts, votre histoire de navigation… et on choisit les produits qu’on fait apparaître pour vous (cette paire de chaussure que vous aimez sur Zalando), où on la fait apparaître (dans votre messenger), à quelle récurrence (3 fois par semaine, à 17h, parce que c’est à ce moment-là que vous consultez le plus souvent votre téléphone), et le nombre de fois (7 fois, c’est le nombre moyen de fois qu’on doit voir une marque pour qu’elle nous devienne familière). Si on veut vous vendre quelque chose, on vous vendra quelque chose :)
En conclusion
Long story short : le modèle “gratuit” financé par la pub ne nous convient pas. On a donc choisi le modèle de financement à l’ancienne. On vend nos propres cours en ligne, élevés au grain, en extérieur, et sans antibiotiques.
Combien on gagne ?
Moi Alexis, j’ai divisé mon salaire par 3 ou 4 en montant le repaire, et j’en suis très heureux. Que ceux qui nous expliquent que les prépas-privées-boîtes-à-fric-scrogneugneu aillent enfiler leur legging au bord d'une falaise. (<3)
ps : pour le plaisir, le génial Alan Watts, à propos de l’argent, justement, de technologie, et de revenu universel (Youtube, 8 minutes).