On a vu au chapitre précédent que le principal rôle de l’esprit critique était, une fois la solidité des faits établie, de passer le raisonnement et les arguments au crible de la logique.
Maintenant, mettons en application, en prenant deux exemples de contenus auxquels on applique notre esprit critique. Dans ce chapitre, on prend un article qui présente des qualités argumentatives qu’on qualifiera de faibles. Dans le suivant, on fera le contraire, avec une argumentation en béton armé.
Pourquoi ? D’abord pour vous montrer deux cas de ce qui est bon à lire et ce qui l’est moins. Ensuite pour vous montrer comment, phrase par phrase, mot par mot même, on doit remettre en cause.
NB : il est difficile de commenter le texte suivant par autre chose que des onomatopées. Mais comprenez que ce qu’on veut illustrer n’est pas la faiblesse des thèses défendues, mais la structure (ou le manque de structure) derrière pour le faire. Ce qu’on remet en cause n’est pas le fond, mais la qualité de l’argumentation. (Même si on cèdera une fois de temps en temps sur le fond).
Interview d’Alain Soral par le magazine québécois Le Harfang (paru sur le site Egalité&Réconciliation)
https://www.egaliteetreconciliation.fr/Soral-dans-ses-mots-Interview-d-Alain-Soral-par-le-magazine-quebecois-Le-Harfang-51813.html (désolé pour le lien no-follow, mais on ne va pas améliorer leur référencement Google)
Nos commentaires...en orange.
Le Harfang : Tout d’abord, pourriez-vous définir en quelques mots les idéaux qui définissent la « dissidence » à laquelle vous adhérez ? Si ça avait été “pouvez-vous donner une définition de XYZ” ou “pouvez-vous résumer votre position afin qu’on comprenne”, ça serait intéressant : le journaliste veut mettre tout le monde à la même page. Là c’est “pouvez-vous définir vos idéaux”. Réflexe : on ne sait pas encore à ce stade-là, mais vu la formulation, il y a fort à parier que l’interviewer n’est pas un farouche opposant. Mais laissons le bénéfice du doute.
Alain Soral : Quand on a investi la toile, Dieudonné et moi, parce que nous avions été interdits de manière officieuse mais évidente des médias mainstream, (supposons) nous avons appelé « dissidence » l’action que nous menions sur Internet pour continuer à nous exprimer, et nous avons appelé « la dissidence » les gens qui nous rejoignaient, en espérant que cela forme ce que j’ai appelé une armée de Spartacus, soit l’ensemble des gens qui refusaient globalement la domination du système. Imaginons. Il a défini sa “dissidence”. Mais : définition du système ? Système de quoi, de qui ? Médiatique ? Politique ? On ne sait pas à ce stade, mais encore une fois, laissons le bénéfice du doute, peut-être les explications arrivent-elles.
(Parenthèse, à propos du mot système, ce bref article dans la Tribune, très bien fait. (La Tribune, novembre 2016).
La dissidence était donc une mouvance qui s’opposait idéologiquement, sur Internet, au discours dominant, (définition ? quels en sont les marqueurs ?) à cette idéologie dominante que les médias mainstream incarnaient parallèlement de façon de plus en plus totalitaire. (en quoi est-il totalitaire ? Si on veut être précis, entre les années 1990 et 2010, la diversité des médias s’est réduite par leur passage sous le contrôle total des milieux financiers, au point de ne plus exprimer que l’idéologie de ces milieux. Ainsi, petit à petit, le Figaro et Libération ont exprimé peu ou prou la même vision du monde et Le Monde a cessé d’être le journal de référence. Des exemples ! des preuves ! Des comparaisons de titre d’article, des noms d’actionnaires, anything ! Il s’est donc opéré une uniformisation des médias par leur soumission totale à l’idéologie néo-libérale (aïe) alignée sur les intérêts américains, (aïe) les intérêts sionistes, (aïe aïe aïe) les intérêts de l’argent en général.
Idéologie néo-libérale, peut-être, mais qu’est-ce ?
Intérêts américains, ok, mais preuve ? Exemple ?
Sioniste ? On se demande bien ce que la défense de l’idée d’un territoire d’Israël vient faire là dedans. L’absence de lien logique doit vous crever les yeux.
Sur le fond : disons que le lien entre libéral, américain, sioniste et argent...est juxtaposition qui en dit long. Ainsi, face à cet état de fait, la dissidence s’est organisée peu à peu autour de Dieudonné et moi, sur une ligne anti-impérialiste, anti-financière et antisioniste. Argument en apparence logique : “Puisque le problème, c’est l’impérialisme américain, la finance/l’argent et le sionisme, on est anti-impérialiste, anti-financier et anti-sioniste” L’argument se tient...mais la prémisse est fausse. Aucune définition, aucun ouvrage de référence ou étude citée qui permet d’appuyer ce qu’il dit, c’est juste : vous êtes priés de me croire que c’est la faute aux américains, à la finance, et aux juifs.
Faisons une pause. Vous voyez déjà ce qui manque.
1) L’absence de définition des termes. Vous ne pouvez pas parler de “système” ou de “autoritaire” sans définir ce que vous entendez par là, et pourquoi.
2) L’absence de démonstration. Ce premier paragraphe est une longue série d’affirmation non étayées
3) La logique vacillante (et vomitive) de certains liens.
Mais continuons.
Quel est aujourd’hui l’état de cette « dissidence » ?
Il y a eu ce que j’appellerais un « âge d’or » de la dissidence de 2004 à 2012. Et puis, vers 2012, un éclatement de la dissidence, où l’on s’est rendu compte que des gens étaient venus nous rejoindre plus pour exister, par mégalomanie, que pour mener le combat anti-impérialiste. Venus même parfois pour rivaliser avec nous dans l’espoir de prendre notre place, avec pour seul projet la célébrité, l’argent, les femmes… Ainsi la dissidence a éclaté à cause de la jalousie, de la rivalité et aussi de la peur, de la lâcheté. Des gens qui étaient venus à la dissidence parce qu’ils n’y avaient vu que des avantages : se faire connaître, faire un peu d’argent, séduire des femmes, et ont compris que ça comportait aussi des risques, risques de diabolisation, d’agressions, de procès. Et souvent, justement, suite à une première condamnation (j’en suis à plus de 50 depuis 2004 !), il se sont retournés contre la dissidence sérieuse pour aller vers la provocation superficielle, voire l’agitation carrément collabo. Tambouille interne, règlement de comptes entre rivaux, degré 0 d’intérêt intellectuel pour nous.
Et je ne parle pas des infiltrations policières…
Il y a donc eu, à partir de 2012, un éclatement et une série de retournements, de trahisons, ce qui fait qu’aujourd’hui, on ne peut plus vraiment parler de dissidence au singulier. Cette période d’Internet est finie. Il y a encore Dieudonné et moi, et d’autres, qui travaillons sérieusement et de concert, comme aujourd’hui Vincent Lapierre, et puis tous ces trolleurs, ces youtubeurs qui tentent d’exister par Internet en faisant tout et n’importe quoi, mais toujours en se soumettant de façon plus ou moins directe au sionisme. Les règlement de comptes se poursuivent, avec un ton docte, mais toujours sans aucune analyse ni contenu. Sans parler de ceux qui demandent carrément pardon lors de leur procès et se retournent parce qu’ils ont peur d’être condamnés à de lourdes peines d’amendes. Nous sommes donc totalement sortis aujourd’hui de cet « âge d’or » de la dissidence.
Pour briser la chape de plomb de la pensée unique, vous avez décidé d’axer sur Internet, espace libre, mais qui semble de plus en plus menacé. La liberté d’expression promise par Internet est-elle un fantasme ? 1) prémisse de la question : il y a une chape de plomb de la pensée unique. La suite de la question est donc biaisée. 2) on commence à vraiment voir que “l’interviewer” ne va pas poser de questions qui fâchent.
Oui, il y a cette autre raison pour laquelle nous sommes sortis de « l’âge d’or » de la dissidence Internet. En plus des scissions et des trahisons, il y a aussi que cet espace nouveau, cet espace de liberté qui n’avait pas encore été investi par le pouvoir de l’argent et sa censure, a été progressivement investi par ce pouvoir. Il est facile de constater aujourd’hui que les GAFA ont été sommés de contrôler leur contenus (par qui ? preuve ?) et on voit bien que c’est toujours sur la même ligne : les contenus qui pourraient être sérieusement hostiles à ceux qui se tiennent au sommet de la pyramide. (pyramide de quoi ?) Et ils ont obtenu satisfaction ! Peut-être a-t-il en partie raison, peut-être délire-t-il, mais il n’y a toujours pas de preuve, ou de début de recherche sur la question. “Il est facile de constater” n’est pas un argument. Ainsi mes organisations et moi, Égalité & Réconciliation, Kontre Kulture, sommes aujourd’hui officiellement bannis de Facebook, d’Instagram à la demande du B’nai b’rith international (tiens, des juifs) et de la LICRA. On sait aussi que (“on sait aussi que” n’est pas non plus un argument acceptable dans un débat d’idées) les algorithmes de YouTube sont trafiqués, afin de fausser les référencements et que nos vidéos soient moins vues, moins relayées…Ce n’est pas l’impression qu’on a quand on ouvre son téléphone : on a Soral une fois sur deux dans Yahoo actualités. Mais soyons justes, ce n’est pas non plus un argument étayé. On demande une recherche, une preuve, et pas juste une accusation sans fondement. (sans fondement ne veut pas dire fausse, ça veut dire sans fondement)
Aujourd’hui, Internet est vraiment menacé par le pouvoir mondialiste (définition de “pouvoir mondialiste” ? C’est qui ? Où ? Avec quels marqueurs ?) qui en prend chaque jour un peu plus le contrôle, à tel point d’ailleurs qu’avec les récents scandales qui éclaboussent Facebook – tous liés au Big Data, les gens commencent à regarder Facebook non plus comme un espace d’échanges et de liberté, mais comme un piège orwellien, un lieu de contrôle et de manipulation. Soit. Par ailleurs, les médias dominants, un temps distancés, ont aussi compris qu’il fallait qu’ils investissent la toile par de faux médias alternatifs imités du nôtre (Égalité & Réconciliation) pour nous concurrencer sur notre propre terrain. C’est ainsi qu’on a vu se créer des sites comme Rue 89 ou Médiapart qui, sous un vernis alternatif, sont dans les mains de ceux-là mêmes qui ont soumis les médias traditionnels (Libération, Le Monde) au pouvoir de l’argent et au mondialisme dans les années 1990.Donc d’un côté, on subit la censure exigée par le pouvoir juif, 1) tiens, on est passé de “sioniste” à “juif”, 2) on l’a pas vu venir cet argument-là, on ne voit pas le lien logique avec quoi que ce soit d’autre qui ait été mentionné.) et de l’autre, la concurrence de faux sites Internet « libres » qui sont en fait, quand on remonte aux tireurs de ficelles, liés au même monde de l’argent, du sionisme et du mondialisme. (“monde de l’argent, du sionisme, du mondialisme”, vous reprendrez bien un peu de liens sans queue ni tête ?)
Mais revenons à l’argument précédent, celui des médias alternatifs soumis au pouvoir de l’argent. Là, on a un argument un peu plus développé…mais faux. Logique de l’argument de Soral :
1) Edwy Plénel a créé Mediapart
2) Edwy Plénel était au Monde pendant 25 ans
3) Le Monde est “soumis au pouvoir de l’argent”
4) Donc Mediapart, fondé par Edwy Plénel, est soumis au monde de l’argent.
Contre-argument : peut-être qu’Edwy Plénel est parti justement pour avoir les mains libres ? Et puis, regardons les fruits de l’arbre : Mediapart passe sa vie à se battre pour plus de transparence (Panama Papers, Lux Leaks), sort des affaires de corruption à tour de bras (Karachi, Bettencourt, financement libyen de l’UMP, affaire Cahuzac, ou affaire Benalla dernièrement) : il nous paraît difficile d’expliquer qu’ils sont soumis au pouvoir de l’argent.
Deuxième argument, parfait exemple de post hoc ergo propter hoc. “Sous de faux médias alternatifs imités du nôtre”.
1) Lancement de Egalité&Réconciliation, le site/asso d’Alain Soral : août 2007.
2) Lancement de Médiapart : 2008.
3) Argument : c’était après nous, donc il nous ont copié.
(évidemment, quand on creuse un peu, on se rend compte que Plénel avait commencé à lever des fonds dès juillet 2007, donc, argument nul et non avenu, mais n’allons pas sur le fond, on n’en sortirait pas).
Bilan intermédiaire : les arguments sont au mieux inexistants, au pire faux et illogiques. Mais continuons, laissons le bénéfice du doute.
Si Internet n’est plus l’espace de liberté que l’on connaissait, comment les dissidents peuvent-ils fédérer davantage de personnes ?
C’est une bonne question ! Subissant déjà de plein fouet les restrictions que nous imposent les GAFA, nous nous sommes, par exemple, tournés vers le Facebook russe VK. N’oublions pas qu’au départ, Internet est américain, mais plus le temps passe, plus des alternatives à Internet américain, désormais soumis à la censure anti-dissidente, se développent de par le monde. Notre espoir est cette multipolarité. [Edit] Effectivement, la page Facebook de Soral a été fermée. Son compte youtube aussi, avant d'être réouvert. Et en effet, ça pose un vrai problème démocratique (quelle légitimité ont les GAFA pour décider de ce qui est bon a être publié ou non ?).
Il y a aussi, encore plus intéressant, le développement des bloc-chaînes, soit un Internet vraiment décentralisé, issu de la technologie déjà appliquée par les monnaies cryptées pour échapper à l’hégémonie du dollar.
Pour échapper à la censure impériale (on ne comprend plus trop si la censure est du fait de Facebook, ou de nature impériale, mondialiste ou juive) qui s’exerce désormais sur Internet, nous comptons donc sur ces deux voies : le développement des internets non-américains (russes, chinois, etc) (qui sont eux, contrôlés non pas par Facebook, mais par les gouvernements qu’on va qualifier de pas trop démocratiques, ce qui est nettement mieux. Mais pardon, on va sur le fond.) et l’Internet décentralisé grâce à la technologie bloc-chaîne. Sans oublier bien sûr le terrain où, je le rappelle, nous sommes très présents avec près de 10 000 membres et des sections locales dans chaque grande ville de France. Le monde est en perpétuel mouvement et transformation, à nous de garder toujours un coup d’avance !
Un des points qui semblent cruciaux dans les projets mondialistes est le Grand Remplacement, avec l’immigration de masse. Qu’en pensez-vous ?
Je me méfie du terme « Grand Remplacement », parce que c’est plutôt le grand métissage et le Grand Chaos qui sont organisés. (On attend la démonstration.) Métissage imposé d’abord, depuis le milieu des années 70, par l’immigration de peuplement consécutif à la politique du « regroupement familial » puis chaos organisé aujourd’hui par la politique pro-migrants, où il ne s’agit même plus de nous métisser avec les population issues de notre ancien empire colonial, dans un but de dumping salarial, mais carrément de laisser envahir progressivement l’Europe occidentale de jeunes mâles africains (what ?), issus de zones de guerre (le Soudan notamment) (mais d’où sort-ils ces faits ?), avec pour seul projet le chaos, la déstabilisation et la prédation ! Aïe. Toujours pas le début de quelque chose de construit ou argumenté.
Savez-vous ? Jouons un jeu. Mettons-nous dans la peau d’Alain Soral, et apportons un argument :
“En 1978, le Conseil d’Etat rend un arrêt (que tout étudiant de deuxième année de droit connaît), qui reconnaît le “droit de mener une vie familiale normale”. C’est ce droit qui permet aux prisonniers de voir leur famille par exemple, mais c’est aussi ce droit qui permet aux travailleurs immigrés de faire venir la leur. Or, cette décision, qui a pour conséquence un regroupement familial important, n’émane pas du peuple souverain représenté à l’Assemblée Nationale, mais des juges administratifs (le Conseil d’Etat), dont on peut remettre en cause la légitimité sur la question. En clair : les français n’ont pas choisi le regroupement familial des années 80-90”.
Voilà un argument. Bancal, honnêtement assez faux, discutable en tout cas, mais argument. A la place, on a : “Métissage imposé d’abord, depuis le milieu des années 70, par l’immigration de peuplement consécutif à la politique du « regroupement familial ». Voilà.
Mais continuons.
[Edit : on s’est rendu compte qu’à partir de là, on lâché l’esprit critique sur la solidité des arguments pour aller sur le fond. Et pour cause : soit la prémisse est fausse, soit la conclusion, mais de manière constante, ça vaut 0 en termes de rigueur intellectuelle. On ne s’attendait pas à tomber sur aussi mauvais. Mais ça a une vraie valeur pédagogique pour vous : c’est un bel exemple de ce qu’il ne faut jamais faire.]
Créer un chaos horizontal et racial, (on se demande bien ce que ça veut dire) orchestré par les mondialistes (on ne sait toujours pas ce que ça veut dire) à la Soros (tiens, un juif), pour empêcher tout sursaut vertical, national et social, (on ne sait pas plus ce que ça veut dire) contre ces élites mondialistes qui nous saignent par la dette (c’est vrai, la dette est un vrai problème, mais on ne sait pas qui est “nous”, ni “ils”, et surtout, on se demande ce que la dette vient faire là dans l’argumentation) et qui nous oppriment par les droits de l’homme réduits à la Shoah, l’antiracisme à deux vitesses ! Là, il nous a vraiment perdus. Droits de l’Homme (on met une majuscule) “réduits à la Shoah” ? On attend toujours une explication au bureau des objets trouvés).
La grande lâcheté des « remplacistes », comme l’homosexuel Renaud Camus, (on se demande bien ce que l’orientation sexuelle de ce monsieur vient apporter dans la contradiction à ses thèses) (disqualifier l’opposant plutôt que de discuter ses thèses, ce n’est jamais un signe de bonne santé de l’argumentation qu’on est en train de suivre) inventeur du concept et protégé par l’académicien talmudo-polonais Finkielkraut (ça continue) et (tiens, un juif), consiste à nous montrer le danger de ces prédateurs migrants(what ?), mais sans jamais désigner ceux qui les instrumentalisent et qui les protègent : le milliardaire Soros (tiens, un juif) en haut ou le fils Glucksmann sur le terrain, (tiens, un juif) mondialistes issus, pour la plupart, de la même communauté cosmopolite (tiens, des juifs) et dominatrice dont se plaignait déjà le général De Gaulle en 1967… (bon là on sait plus quoi faire. On veut bien que Soral ait lu pas mal de livres, m'enfin quand même. Explications. Cette phrase de Soral est une référence à la fameuse phrase de De Gaulle. Sauf que quand le général de Gaulle lâche cete phrase, c'est 0% antisémite, ni même antisioniste. La guerre d'Algérie est finie, il veut nouer de solides relations avec le monde arabe, et ne veut pas de guerre entre Israël et Egypte. Et leur fait savoir que celui qui commencerait les hostilités aurait ses foudres. Israël, se sentant (à juste titre) menacé par l'Egypte, commence la guerre. De Gaulle est furieux, gèle immédiatement la livraison de Mirages français vers Israël, et c'est dans ce contexte très particulier qu'il prononce cette phrase : De Gaulle ne se "plaint" pas des juifs ou même d'Israël. C'est du délire. Il leur fait une verte remarque pour montrer son mécontentement, et appuie là où ça fait mal, verbalement et militairement). (Pour ceux qui veulent approfondir, Droit d'inventaire sur la question - France 3 - 20 minutes)
Face à cette oligarchie, croyez-vous, comme Pierre Hillard, que la nation peut-être un rempart efficace ? La question aurait pu être intelligente, si cette “oligarchie” ne faisait pas partie de la nation (comme tout le monde). On se rend mieux compte de l’absurdité de la question en la formulant comme ceci : “Pensez-vous que la nation soit un rempart efficace contre Macron ou Glucksmann ?” (on ne comprend pas)
Face à cette oligarchie mondialiste, parasite et nomade, (qu’est-ce que parasite & nomade viennent faire dans l’équation ?) la nation, par essence sédentaire et productive, est le seul rempart. (Wait, what ?) Face au projet impérial (on ne sait pas ce que ça veut dire), la stratégie et le slogan doit être : « Nationalistes de tous les pays, unissez-vous ! » Seule une alliance multipolaire des nations historiques, fières et enracinées, peut triompher du complot et du cancer mondialiste.
(On fait un effort pour comprendre, mais ça nous a pris 30 minutes de discussions) Il a l’air d’opposer les “nomades” aux “enracinés”, les nomades étant les bobos, les Sciences Po, les gens qui travaillent à Bruxelles, etc (et les juifs bien sûr), les enracinés étant on ne sait pas trop qui, mais le vrai peuple qui forme la nation. (ça a quand même un petit arrière-goût de “terre-qui-ne-ment-pas” et d’ “Anti-France” son histoire).
En fait, on doit vous avouer avoir la tête qui tourne à essayer de comprendre des raisonnements si tordus. Si son argument était : “les riches, les éduqués, les CSP+ profitent davantage de la mondialisation que les pauvres et les BacPro”, on pourrait argumenter. On pourrait regarder les stats, comparer les prix des marchandises, transports et communications par rapport à il y a 30 ans, bref, essayer de comprendre, raisonner, passer au crible, départager le vrai du faux, discerner les nuances, bref, réfléchir. Mais là, que voulez-vous qu’on dise, hors : “rien n’est étayé” ?
Vous avez là un exemple chimiquement pur de la différence entre une analyse et une opinion. Tout cet interview, ce sont des opinions. Sauf qu’avec ses “raisonnements” qu’il veut savants, il donne l’impression permanente d’être en train d’analyser. Sauf que non.
C’est pourquoi les antinationalistes du haut, l’oligarchie cosmopolite qu’Attali (tiens, un juif) appelle l’hyperclasse, se servent des antinationalistes du bas, gauchistes crétins petits Blancs, sous-prolétaires immigrés incultes, pour empêcher par tous les moyens cette union sacrée nécessaire alter-nationaliste. En haut : Attali, Soros, Cohn-Bendit (tiens, des juifs). En bas : le NPA, le PIR, les migrants et les associations qui les encadrent. Toujours cette extrême gauche vendue ou stupide au service de la vraie extrême droite du capital bancaire ! (on vous promet, on a essayé de comprendre l’“analyse”. On n’a pas compris) (mais on comprend que les règlement de compte continuent)
Comment définiriez-vous la nation ? Ah ! Une question intelligente !
La nation, telle que je la conçois – d’autres en ont sans doute une définition différente – (traduire : il est tellement flagrant que ma conception de la nation est si éloignée de tout ce qu’ont pu dire sur le sujet les intellectuels de droite ou de gauche, que je mets des pincettes avant de l’énoncer, pour une fois, au lieu d’affirmer des énormités.) est une communauté à la fois historique et productive. (Aïe. Historique, ok. Productive ?) Il est important pour moi qu’il y ait ces deux dimensions. La dimension identitaire : historique, linguistique, culturelle. Et la dimension du travail. Nation renvoie à peuple, et peuple à communauté d’origine et de destin. L’origine, c’est l’identité partagée et le destin, c’est la reproduction par la production, le travail. (C’est là que notre cerveau ne suit plus. Historique, on accepte la prémisse. Mais qu’est-ce que le fait de produire ou ne pas produire vient faire dans la définition de la nation ? Notre hypothèse, c’est qu’on trouvera plus loin la raison : si nation = histoire + production, c’est une définition assez pratique pour exclure de la communauté ceux qui ne produisent pas. On parie ?:) La nation c’est donc, pour moi, l’ensemble des gens qui ont hérité d’une histoire, d’une culture, et qui travaillent à la prolonger, à la renouveler. Qui assument à la fois une conscience, héritée, et le principe actif de réalité. Ok.
Il est d’ailleurs plus simple de définir la nation négativement. (Tiens tiens...)
Un immigré qui ne vient que pour travailler et qui ne se sent aucun lien culturel avec le territoire, ni charnel avec les natifs, n’est évidemment pas un national, même s’il paie ses impôts et ses cotisations sociales. (ça commence) Mais un natif parasite et masochiste non plus ! On voit bien d’ailleurs la convergence qui s’opère entre ces deux anti-nationaux sur le plan politique (Aïe aïe aïe les raccourcis...). Cette connivence anti-nationale entre le bourgeois de gauche parasite et l’immigré haineux, le petit Blanc du NPA et le vociférateur coloré du PIR. (c’est reparti pour un tour de bile contre les rivaux ou adversaire.) Deux antinationaux manipulés en général par le même tiers : celui qui, du haut de son cosmopolitisme prédateur (Soros) (ça recommcence) et (tiens, un juif) ou parasitaire (Cohn-Bendit (tiens, un juif)), prétend que le problème, c’est la nation et que le rôle du politique est la défense systématique des minorités – des minorités les plus récemment arrivées sur le territoire ou les plus improductives (Pari gagné ! :) (migrants, LGBT Rmistes …) – contre la majorité silencieuse et travailleuse. (évidemment) (on précise à ce stade qu’il est très difficile pour nous de garder notre calme et notre sérieux, et ne pas commenter plus que ça.
“Natifs parasites”, c’est méchant, mais imaginons. (sans poser trop de questions, parce qu’on va vite demander : s’ils ne sont pas nationaux, les “natifs parasites” comme il dit, on en fait quoi ? On les envoie au Danemark ? On enlève leur carte d’identité française aux chômeurs ? Au bout de combien de mois ? C’est que c’est bien d’avoir des définitions théoriques, mais il y a une réalité derrière.) Mais continuons.
“Migrants” ? La plupart cherchent un travail même 14h par jour dans une cuisine pour 800€, donc improductifs, on repassera, mais imaginons.
“LGBT Rmistes” ? Excusez notre manque de retenue, mais...WTF ? Qu’est-ce que les LGBT au RSA viennent faire dans la définition de la nation ?
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que ces antinationaux rabiques sont souvent beaucoup plus indulgents quand il s’agit de critiquer une certaine entité qui propage pourtant actuellement, au nom d’un nationalisme religieux, racial et expansionniste, le chaos au Moyen-orient ! (bile contre adversaires + les juifs sont responsables du chaos au Moyen-Orient (la guerre en Syrie, sûrement la faute des juifs)) Très agaçants aussi, au niveau des couches sociales inférieures, ces immigrés qui pensent que le slogan « la France aux Français » est une infamie, mais qui éructent chaque fois qu’ils le peuvent, l’Algérie aux Algériens, le Maroc aux Marocains, la Tunisie aux Tunisiens ou le Congo aux Congolais, sans se poser la question de ce double standard. (Peut-être, mais la question était : qu’est-ce qu’une nation ?)
En fait, ce qui est interdit, ce n’est pas le nationalisme, c’est le nationalisme européen, le nationalisme des vieilles nations développées qui ont inventé – comme notamment la France par les Capétiens puis la transition jacobine – la nation moderne capable d’autosuffisance et de résistance au mondialisme. (Vraiment, on ne rentre pas dans le débat historique, on veut garder nos cheveux).
Avec des axes sionistes/anti-sionistes et atlantique/eurasiste, la géopolitique est-elle en train de supplanter les enjeux locaux ? La question suppose la prémisse qu’il y ait un axe sioniste, et un anti-sioniste. On peut nous prouver, par une analyse, un comportement électoral qui change, des chiffres, quelque chose, vraiment, juste quelque chose de sérieux, qu’il y a un nouveau découpage autour de ces deux axes ? Sinon, on jette.
Les deux niveaux sont toujours articulés.
On le voit bien en ce moment en France avec le dur conflit à la SNCF.Il s’agit à la fois d’un enjeu national, le maintien ou la liquidation des services publics, le statut du cheminot lié à notre droit social et ce qu’on appelait l’exception française, et aussi, au niveau supérieur, du travail de soumission terminal de ce qu’il reste de France gaullienne, indépendante, (jusqu’à là, on pourrait être d’accord, mais on sent que ça va se gâter) à l’Empire mondialiste, (c’est un empire, maintenant) d’essence anglo-saxonne (aïe) et judéo-protestante. (Non, non, non. “Judéo-chrétien” est un terme qui a un sens, “judéo-protestant” aucun. “Judéo-chrétien” est un terme inventé au XIXe pour désigner les premiers Chrétiens, qui avaient suivi Jésus et qui respectaient encore les rites de la Torah. “Judéo-protestant” ne veut rigoureusement rien dire, même si on comprend que ce sont les Etasuniens qu’il désigne. Même Soral se rend compte qu’il n’y a pas que des juifs aux Etats-Unis, et que “d’essence anglo-saxonne et juive” serait abusé, il remplace “juive” par “judéo-protestante”. Mais c’est d’une absurdité ! Le mot “judéo-protestant” fait savant, mais en termes de rigueur intellectuelle, ça fait passer le café du commerce pour le Collège de France.
Pour conclure, j’aurais une dernière question. Du Québec, beaucoup considèrent Marine Le Pen comme une chance de sauver la France. Comment percevez-vous le Front mariniste ? (on continue avec le journalisme impitoyable)
Je crois que Marine Le Pen a compris, par les coups reçus et les échecs subis (le second tour de la dernière présidentielle) que le pouvoir le plus puissant en France était le pouvoir juif incarné par le CRIF. (tiens, des juifs) Un pouvoir profondément antinational et antisocial, (si on est juif, on est forcément contre la France, et contre les petites gens, Anti-France, nous revoilà) mais auquel elle s’est résolue à se soumettre pour continuer à exister sans trop de heurts (diabolisation médiatique, mais aussi persécutions fiscales et judiciaires) dans ce qu’on doit appeler le petit jeu de la politique politicienne, le spectacle.
N’ayant ni le courage ni les moyens de mener une politique d’affrontement avec ce vrai pouvoir destructeur, (les règlements de compte continuent) elle a fini par accepter de jouer le rôle que ce pouvoir profond a toujours assigné à l’extrême droite : celui de la lecture strictement raciale des conflits sociaux, soit dans la période actuelle, la lutte contre l’islam. Sans parler aussi de celui d’assumer les fautes de la république de gauche, comme hier le passif colonial. On ne comprend pas.
Ainsi, en contribuant à rendre les musulmans responsables d’une crise dont ils ne sont que les instruments, puisque cette présence musulmane est la conséquence d’une immigration de peuplement voulue par ce même pouvoir profond qui les montrent aujourd’hui du doigt afin de diviser pour régner, Marine fait faire le sale boulot au FN. En appelant à la ratonnade, sans autre résultat pratique que la valorisation du sionisme par cette équation forcée : musulmans = Palestiniens, donc France = Israël, (on est perdus) Marine fait porter au parti nationaliste le risque et la responsabilité d’une guerre civile voulue par d’autres : les sionistes et les maçons laïcards. Tiens, voilà les franc-maçons. On parle beaucoup de juifs, l’absence des franc-maçons à leurs côtés devenait inquiétante.
Un destin qui n’est pas sans rappeler le rôle joué par les Gemayel au Liban, puis par Milošević en Yougoslavie pour le même résultat pratique : 30 ans de guerre civile destructrice pour les Libanais, la petite Serbie pour les Serbes et, au final, le Tribunal Pénal International de La Haye… On ne comprend toujours pas.
En bonne logique et sérieux politique : combattre l’islamisation de la France, c’est combattre l’immigration et l’immigrationnisme, et combattre l’immigrationnisme, c’est combattre le pouvoir profond. (le pouvoir profond ? Qu’est-ce ?) Tout le reste n’est que mensonge et combat superficiel.
En fait de dédiabolisation, Marine Le Pen a non seulement vidé le Front national de tout contenu doctrinal sérieux – surtout depuis l’éviction de Philippot qui en portait le volet social – mais elle a en plus renouvelé le bail toujours perdant de l’extrême droite comme salaud et cocu de l’Histoire ! On ne comprend toujours pas.
En conclusion, le salut de la France a besoin d’un Poutine, pas d’une épicière sioniste, mais je ne suis pas sûr que la France, dans l’état de décomposition où elle est, soit capable de produire autre chose que des femmelettes sur le terrain politique… (4e allusion honteusement sexiste). Et rideau.
[Edit : à la 18e lecture de ce papier, on a fini par comprendre un semblant de cohérence à sa pensée. (ne vous embêtez pas à faire pareil). En fait, ce qu’il dit n’est pas idiot à 100%. Le problème, comme chez beaucoup de gens très intelligents mais sans rigueur intellectuelle, c’est que toute la grille de lecture qu’il déverse sans argumenter est un vrai château de cartes : c’est constitué de suppositions, d’hypothèses, d’avis, d’opinions, toutes ces choses pas forcément fausses...mais molles (et incroyablement raciste et sexiste si vous voulez notre avis). En tout état de cause, la rigueur qu’on recherche n’est certainement pas au rendez-vous.]
Nous on retient plusieurs choses à la lecture de cet article.
1) L’obsession des juifs, qui, on imagine, vous a crevé les yeux autant qu’à nous. (On ne dit pas antisémitisme, parce que d’un point de vu du droit, on ne pense pas que l’article soit attaquable. Mais l’obsession maladive des juifs nous a étonné (et consterné).
2) Le sentiment de censure / persécution. On ne sait pas quelle valeur a notre exemple, mais cet article, on l’a trouvé sur notre Yahoo actualité de ce matin (à côté du Figaro et du Courrier International) :
“Censure”...on ne dit pas non, mais on remet franchement en cause. D'autant que vu le traffic du site d'Alain Soral (8 millions de visiteurs par mois), l'argument de la censure ne tient pas une seconde.
A ce propos, l’argument “on dit une vérité qui dérange, c’est pour ça qu’on nous empêche de parler” est aussi vieux que l’existence de l’extrême droite. On vous conseille à ce propos ce billet du Blog d’un “odieux connard” (c’est son nom) qui le démonte avec humour (OdieuxConnard, 2014).
3) Mais surtout : l’absence absolue de quelque forme de raisonnement logique qui soit. Au début, c’est juste de mauvaise qualité. Puis ça tourne (si c’est possible) vinaigre, ça devient vraiment incompréhensible.
Alors attention. On ne dit pas que tout ce que dit Alain Soral est faux (bien qu’on le pense tellement fort qu’il doit en avoir les oreilles qui bourdonnent). On dit qu'aucun argument n’est étayé dans son discours. D’abord, pas de sources. Pas une étude citée, pas un travail d’un quelconque sociologue repris, ou contesté, pas un chiffre. Mais pas non plus de définition des termes (à part la “nation”, mais il faut voir avec quelle rigueur), d’argument construit, de démonstration. On se contente donc de reconnaître l’arbre à ses fruits : obsession des juifs, mépris des autres, sexisme, et admiration de valeurs dites viriles à la Poutine. Il y a mieux ailleurs. Next.
Conclusion : l’exemple Soral est gros, mais il est parlant. Maintenant, soyons réalistes, vous n’irez pas lire Egalité et Réconciliation. Mais n’allez pas croire que Soral est le seul à faire des raisonnements aussi pauvres. Vous la trouverez partout, à des degrés divers, et votre job, c’est de la voir...et remettre en cause.
Dernière chose : vous vous rendez compte, par cet exemple lumineux, qu’un argument non étayé, non illustré, c’est l’horreur pour comprendre quelqu’un. Et vous voyez, par projection, combien ça nous pose problème quand vous, en tant que candidats, avancez des choses sans preuves, sans illustrations. Que Soral soit une belle leçon à retenir pour vous : un oral d’admission n’est pas le café du commerce. Il s’agit de montrer au jury que vous savez raisonner.
Prenons un exemple de ce qu’il faut faire au prochain chapitre !
Inscris-toi pour accéder à ce contenu !
OK!Il faut s’inscrire au cours en ligne pour pouvoir s’inscrire au coaching.
Tu vois la base de ton côté, à ton rythme, tu commences à travailler, et on consacre notre temps ensemble à approfondir et à évoquer les problématiques qui te sont spécifiques. Gain de temps pour nous, gain d’argent pour toi.
La mise en commun des fichages, que ce soit pour les enjeux fichés ou les livres fichés, est réservée aux coachés du repaire ! Inscris-toi au cours en ligne de l'école & la procédure qui te convient pour y participer !
Oll Korrect