Maintenant qu’on a vu l’esprit critique à avoir avant la lecture d’un article, l’esprit critique à avoir pendant sa lecture, parlons un peu de ce qu’il se passe après la lecture.
On pourrait penser qu’il n’y a plus vraiment d’esprit critique à exercer...et pourtant. Il y a un réflexe à avoir -simplissime- qui consiste à en tirer un petit bilan.
Est-ce que l’article que je viens de lire m’apporte quelque chose ? C’est une question si simple. Est-ce qu’il m’apporte quelque chose ? Une idée à laquelle je n’avais pas pensé ? Un lien que je n’avais pas fait avec un autre sujet ? Une grille de lecture sur une problématique donnée ? Une rigueur intellectuelle dans la démonstration ? Un exemple bien choisi ?
Il est intéressant, on trouve, de se poser la question de l’apport intellectuel d’une lecture. Alors, vous le faites d’une certaine manière avec la méthodo de lecture active. Mais ça reste mécanique. Là, ce qu’on vous conseille, c’est de développer le réflexe de sentir la qualité intellectuelle de ce que vous lisez, la valeur ajoutée, oserait-on dire, qu’il vous apporte. Et vous verrez qu’au bout d’un temps vous les verrez venir, les bons articles, et vous sentirez au bout d’un paragraphe, au contraire, qu’il n’y a rien à en tirer.
Alors plutôt que de théoriser, prenons 3 exemples, par niveau d’apport. (et on vous rappelle qu’on est partiaux, toujours).
La fin du droit international ? par Thierry Meyssan (Réseau Voltaire, avril 2018) http://www.voltairenet.org/article200566.html
(Vous connaissez les réflexes pré-lecture à avoir).
Les Occidentaux souhaitent-ils en finir avec les contraintes du Droit international ? C’est la question qu’a posée le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à la conférence sur le Sécurité internationale de Moscou [1].
Au cours des dernières années, Washington a promu le concept d’« unilatéralisme ». Le Droit international et les Nations unies devaient s’effacer devant la force des États-Unis.
Cette conception de la vie politique est issue de l’histoire US : les colons qui venaient aux Amériques entendaient y vivre comme ils l’entendaient et y faire fortune. Chaque communauté élaborait ses propres lois et refusait l’intervention du gouvernement central dans ses affaires locales. Le président et le Congrès fédéral sont en charge de la Défense et des Affaires étrangères, mais, pas plus que les citoyens, ils n’acceptent une autorité au-dessus de la leur.
Bill Clinton a attaqué la Yougoslavie en violant allégrement le Droit international. George Bush Jr. a fait de même contre l’Iraq et Barack Obama contre la Libye et la Syrie. Donald Trump, quant à lui, n’a jamais caché sa méfiance vis-à-vis de règles supra-nationales.
Faisant allusion à la doctrine Cebrowski-Barnett [2], Sergueï Lavrov a déclaré : « On a clairement l’impression que les États-uniens cherchent à maintenir un état de chaos contrôlé dans cet immense espace géopolitique [le Proche-Orient], espérant l’utiliser pour justifier la présence militaire des USA dans la région sans limite de temps pour promouvoir leur propre ordre du jour ».
Le Royaume-Uni a pris, lui aussi, ses aises avec le Droit. Le mois dernier, il a accusé Moscou dans l’« affaire Skripal », sans la moindre preuve, et a tenté de réunir une majorité à l’Assemblée générale de l’Onu pour exclure la Russie du Conseil de Sécurité. Il serait évidemment plus facile pour les Anglo-Saxons d’écrire unilatéralement le Droit sans avoir à tenir compte de l’avis de leurs contradicteurs.
Moscou ne croit pas que Londres ait pris une telle initiative. Il considère que c’est toujours Washington qui mène la danse.
La « globalisation », c’est-à-dire la « mondialisation des valeurs anglo-saxonnes », a créé une société de classe entre États. Mais il ne faut pas confondre ce nouveau problème avec l’existence du droit de veto. Certes, l’Onu, tout en affirmant l’égalité entre États quelle que soit leur taille, distingue au sein du Conseil de sécurité, cinq membres permanents qui disposent du veto. Ce directoire des principaux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale est une nécessité pour qu’ils acceptent le principe d’un Droit supra-national. Cependant lorsque ce directoire échoue à dire le Droit, l’Assemblée générale peut s’y substituer. Du moins en théorie, car les petits États qui votent contre un grand doivent endurer des mesures de rétorsion.
La « mondialisation des valeurs anglo-saxonnes » oublie l’honneur et valorise le profit, de sorte que le poids des propositions d’un État se mesure désormais au seul niveau de développement économique de son pays. Toutefois, trois États sont parvenus au cours des dernières années à être entendus sur le fonds de leur propositions et non pas en fonction de leur économie : l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad (aujourd’hui assigné à résidence dans son propre pays), le Venezuela d’Hugo Chávez et le Saint-Siège.
La confusion engendrée par les valeurs anglo-saxonnes a conduit à financer des organisations intergouvernementales avec de l’argent privé. Une chose en entrainant une autre, les États membres de l’Union internationale des télécommunications (UIT) par exemple ont progressivement abandonné leur pouvoir de proposition au profit des opérateurs privés de télécoms, réunis au sein d’un Comité « consultatif ».
La « communication », nouveau nom de la « propagande », s’impose dans les relations internationales. Du secrétaire d’État US brandissant une fiole de pseudo-antrax au ministre britannique des Affaires étrangères mentant sur l’origine du Novitchok de Salisbury, le mensonge a été substitué au respect, laissant place à la méfiance.
Lors des premières années de sa création, l’Onu tentait d’interdire la « propagande de guerre », mais aujourd’hui ce sont des membres permanents du Conseil de sécurité qui s’y livrent.
Le pire est advenu en 2012, lorsque Washington est parvenu à faire nommer un de ses pires faucons, Jeffrey Feltman, numéro 2 de l’Onu [3]. Depuis cette date, les guerres sont orchestrées à New York dans l’institution censée les prévenir.
La Russie s’interroge aujourd’hui sur la possible volonté des Occidentaux de bloquer les Nations unies. Dans ce cas, elle créerait une institution alternative, mais il n’y aurait plus de forum pour permettre aux deux blocs de discuter.
De même qu’une société se transforme en un chaos où l’homme redevient un loup pour l’homme lorsqu’elle est privée de Droit, de même le monde redeviendra un champ de bataille s’il abandonne le Droit international.
[1] « Allocution de Sergueï Lavrov lors de la 7e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale », par Sergueï Lavrov, Réseau Voltaire, 5 avril 2018.
[2] « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.
[3] « L’Allemagne et l’Onu contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) ; « Feltman prorogé à l’Onu », Réseau Voltaire, 28 janvier 2016 et 16 février 2017.
Que peut-on tirer de cet article ?
“Les russe sont consternés par le fait que les étasuniens ne respectent pas le droit international quand ça ne les arrange pas.”
Certes, enfin, les russes non plus. A notre connaissance, les interventions en Crimée, Ukraine, Géorgie n’étaient pas légales.
Quoi d’autre tirer de cet article ? A notre avis (et on a cherché), pas grand chose.
Le problème n’est pas que l’article soit pro-russe (au contraire, ça nous intéresse). Le problème n’est pas qu’il ne soit pas sourcé (3 références : 1 à la déclaration de Lavrov, 2 pour citer ses propres articles) (seriously). Le problème est qu’il n’y a rien qui nous fasse progresser intellectuellement. Pas d’enjeux, pas de démonstration, nada.
Pour nous, le degré (pas tout à fait) 0 (mais pas loin).
Russie-Etats-Unis : une drôle de guerre Froide, par Tatiana Kastouéva-Jean (IFRI, novembre 2017).
Un an après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/NEI de l’Ifri, fait le point sur l’état actuel des relations russo-américaines.
L'enthousiasme et les attentes suscités en Russie par l'élection de Donald Trump se sont rapidement évanouis. Certes, la poignée de main entre les deux présidents en marge du sommet du G20 à Hambourg en juillet 2017 a été abondamment et positivement commentée. Cependant, quelques jours auparavant, en Pologne, Donald Trump réaffirmait son soutien à la clause de défense collective du traité de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et insistait sur la nécessité de défendre la civilisation occidentale. À la fin de l'été, le président américain a promulgué de nouvelles sanctions contre la Russie.
Les Russes analysent désormais ces sanctions comme une composante structurelle de la relation bilatérale et sont convaincus qu'elles seront maintenues indépendamment de l'évolution de la situation en Ukraine. Le seul espoir demeure le désaccord entre Washington et Bruxelles, susceptible de provoquer une érosion du régime des sanctions du côté européen. En réponse - tardive - au dernier geste de l'administration Obama qui, en décembre 2016, a expulsé 35 diplomates russes soupçonnés d'ingérence dans le scrutin présidentiel, Moscou a demandé la réduction des effectifs du personnel de l'ambassade américaine de 755 personnes (sur 1 200). Sur cette toile de fond se perdent les quelques rares nouvelles positives comme les avancées sur le cessez-le-feu dans le sud de la Syrie.
Un an après l'élection de Trump, les élites russes se trouvent face à deux évidences. Tout d'abord, la Russie n'est pas la priorité de la politique étrangère américaine. Ensuite, les soupçons sur l'ingérence de Moscou dans les élections américaines et les liens supposés de l'entourage du président avec la Russie entravent considérablement la marge de manoeuvre de ce dernier. Les dirigeants russes se trouvent ainsi face à un président faible. Le Premier ministre Dmitri Medvedev a raillé cette faiblesse sur son compte Twitter en soulignant l'impuissance de l'administration Trump devant le Congrès.
Mais au-delà des moqueries, la faiblesse de Trump pose un problème de fond à Moscou : sa figure ne peut plus servir ni de baromètre des succès de la diplomatie russe face à un adversaire crédible, ni d'épouvantail qu'il faut combattre à tout prix. Le rétablissement du statut de grande puissance de la Russie - auprès de son opinion publique et à l'international - s'est construit dans l'opposition à la puissance américaine. Or, cette image est difficile à entretenir face à un adversaire handicapé par la désorganisation des processus politiques et l'absence de réelle stratégie.
Forts de leur culture stratégique, les Russes tentent de rappeler la puissance américaine à ses devoirs. Dans une tribune récente, Mikhaïl Gorbatchev a invité les deux présidents à enfin organiser un "vrai" sommet bilatéral pour discuter de la stabilité stratégique et de la reconduction du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) qu'il avait co-signé avec le président Reagan en 1987. À l'instar de Gorbatchev, nombre de personnalités russes plaident pour un retour aux vieilles recettes de la guerre froide pour surmonter la crise des relations russo-américaines. Or, il n'y a aucune certitude que le deal-maker américain comprenne l'intérêt et la pertinence d'une approche stratégique. Plus prosaïquement, un certain nombre de postes-clés au Département d'État restent toujours inoccupés dont, par exemple, la direction de la non-prolifération nucléaire...
Parallèlement aux querelles diplomatiques, les réponses russes ne touchent pas aux intérêts économiques américains. Les relations économiques se sont même relativement améliorées, comparativement à la dégradation des relations russo-européennes. Plusieurs compagnies américaines ont renforcé leur présence en Russie en dépit du régime des sanctions. Ainsi, Boeing a ouvert un centre de formation et de recherches à Skolkovo et signé des contrats pour la formation des pilotes russes. Cargill prévoit de renforcer des investissements dans la production de ses sites dans la région de Toula. Même McDonald's prévoit d'ouvrir une cinquantaine de nouveaux restaurants, profitant de la baisse du pouvoir d'achat des Russes qui se tournent plus vers le fast-food. À son tour, le gouvernement russe n'hésite pas à investir dans les bons du Trésor américains. Le découplage entre les affaires économiques et stratégiques est frappant.
Les experts russes sont en mal d'outils pour analyser cette "drôle de guerre froide" et proposer des portes de sortie. Les uns conseillent d'adopter une diplomatie silencieuse et une retenue stratégique, afin de réduire la présence russe dans l'espace médiatique américain et de cesser d'alimenter la paranoïa de la menace russe - paranoïa qu'ils comparent à l'époque du maccarthysme. D'autres, au contraire, incitent à aller plus loin en créant une base militaire au Venezuela ou à Cuba, ou en menant des exercices militaires russo-chinois près des côtes américaines, seule manière efficace de réduire les pressions américaines sur la Russie.
Il reste peu probable que cette situation dure tout au long du mandat de Trump. Le noeud gordien de l'"enquête russe" se dénouera d'une manière ou d'une autre à Washington. Vladimir Poutine prépare sa réélection en mars 2018 et aura certainement besoin d'une carte internationale forte à jouer. Cette première année a finalement entraîné une paralysie - que les Russes espèrent temporaire - des relations russo-américaines.
Très schématiquement, les idées qu’on trouve dans l’article :
les Russes étaient enthousiastes pour l’élections de Trump, pensant qu’il y aurait un nouvel équilibre (mais ils ne le sont plus, Trump ayant renouvelé son soutien à l’OTAN et mis de nouvelles sanctions contre la Russie)
Pour les Russes, ce n’est pas à voir comme un rapport de force lié à l’Ukraine, mais plus structurel que ça
les Russes avaient déjà répondu à Obama par une expulsion de diplomates US, on est donc dans une phase de refroidissement des relations. Les bons signes sont rares (un peu de paix en Syrie par exemple)
Deux évidences pour les Russes : 1) ils ne sont pas la priorité de Washington 2) ils ont face à eux un président affaibli, ce qui n’est pas bon pour leur politique étrangère
La faiblesse de Trump est embêtante pour les Russes : ils ne peuvent l’utiliser ni comme adversaire crédible, ni comme épouvantail. Ils ont construit leur stratégie de renouveau/expansion de la Russie sur l’opposition aux étasuniens, s’il n’y a pas d’opposition crédible, ça ne marche pas.
Pourtant, il y a un gap entre l’opposition stratégique entre Russie et US d’une part, et des relations économiques entre les deux pays qui continuent (les entreprises US continuent d’investir, pendant que Russie achète bons du trésor US)
Les Russes sont partagés entre : 1) calmer le jeu, réduire leur stratégie d’influence pour ne pas alimenter la paranoïa US 2) au contraire, aller plus loin dans le rapport de forces, ouvrir des bases au Vénézuela ou à Cuba, ou faire des exercices militaires plus provocateurs
Bilan : ça fait un an que c’est un peu le status quo (c’est une drôle de guerre froide), mais, ça ne va sans doute pas durer.
Vous voyez un peu la différence avec l’article précédent ?
Pour compléter le tableau, on a pris un exemple qui n’est pas dans l’actualité, pour vous montrer ce qui se fait de plus solide “sur le marché” en termes de pensée. Enter : Raymond Aron, un des plus grands penseurs de la droite. Concentrez-vous un peu pour saisir, mais ça vaut le coup.
Extrait de Paix et guerre entre les nations, 1962, pp 721-722
"Quelles sont les conditions auxquelles le fonctionnement d'une Constitution de la Société internationale serait, en théorie, possible? Elles me paraissent au nombre de trois. Pour que les Etats acceptent de soumettre leur conduite extérieure au règne de la loi, il faut que les gouvernements se plient eux-mêmes à une pareille discipline par rapport aux peuples. Il est proprement absurde imaginer que les dirigeants communistes, qui méprisent le principe majoritaire et manipulent n'importe quelle élection, respecteront, spontanément ou par habitude, les décisions prises à la majorité des votants par un parlement international [souvenez-vous qu’on est en 1962]. Disons, pour reprendre le langage kantien, que les Constitutions, au moins des principaux Etats, devraient être républicaines, fondées sur le consentement des citoyens et l'exercice du pouvoir selon des règles strictes et des procédures légales. Si cette première condition était satisfaite, une deuxième aurait, du même coup, toutes les chances de l'être. Les Etats auraient conscience de leur parenté, le système serait homogène, une communauté internationale d'abord, supranationale ensuite commencerait d'exister et cette communauté choisirait judicieusement, en cas de crise locale, entre isolement et solution imposée.
Cependant, si cette communauté internationale n'est pas concevable sans homogénéité des Etats, sans la parenté des idéaux, sans la similitude des pratiques constitutionnelles, cette condition nécessaire n'est pas suffisante. Il faut encore que les Etats consentent à dire “adieu aux armes” et qu'ils acceptent sans inquiétude de soumettre à un tribunal les différends, même ceux qui ont pour objet la répartition des terres et des richesses. Une société internationale homogène, sans course aux armements, sans conflits territoriaux ou idéologiques, est-elle possible?
Oui encore dans l'abstrait, mais sous diverses conditions. La fin de la course aux armements n'exige pas seulement que les Etats ne se soupçonnent plus réciproquement de noirs desseins; elle exige aussi que les Etats ne désirent plus la force pour imposer leur volonté aux autres. Les volontés de puissance collectives doivent disparaître ou plutôt être transférées sur un autre terrain. Quant aux conflits d'ordre économique-qui ne furent pas la cause directe ou prédominante des guerres dans le passé mais qui font apparaître intelligibles, à nos esprits utilitaires, les guerres des civilisations traditionnelles - ils se sont atténués d'eux-mêmes, à notre époque : toutes les sociétés modernes peuvent croître en intensité à meilleur compte qu'en extension et par la conquête.
Rassemblons, par la pensée, les résultats de ces analyses : système homogène, Etats qui ne se suspectent plus l'un l'autre, respect des mêmes idéaux juridiques et moraux, atténuation des conflits économico-démographiques, qui ne voit que l'humanité, pacifiée par la loi, ressemblerait à celles des communautés nationales où la compétition des individus et des intérêts ne revêt plus que rarement un caractère de violence? Mais ce monde où, conformément à l'idée de la raison, le règne de la loi assurerait la paix serait-il encore divisé en Etats ou rassemblerait-il l'humanité en une fédération planétaire, sinon en un empire universel?
Devons-nous, par amour de la paix ou par crainte de la guerre, vouloir une telle fédération ou un tel empire?"
Il nous paraît difficile de résumer l’article ou en extraire les enjeux sans porter atteinte à l’exposé de Raymond Aron. Vous voyez la clarté de la pensée, la clarté de l’argumentation ?
Votre job, à la fin de toute lecture d’article, c’est de vous demander, l’espace d’une seconde, ce que vous avez appris en le lisant. Par la force des choses, vous verrez la qualité d’un article bien avant la fin, et saurez continuer la lecture ou non. Au bout d’un temps, vous finirez par connaître les sources et les auteurs d’articles de qualité.
Donnons la parole à deux avocats, maître Teutsch et maître Eolas, à propos de laïcité.
Le premier écrit un billet à la suite de la décision du Conseil d’Etat, en décembre 2017, obligeant la ville de Ploërmel d’enlever la croix de sa statue de Jean-Paul II.
Le deuxième écrit un papier plus général sur la laïcité.
Exercice archi simple : lisez les deux articles, et décidez pour chacun combien il vous a apporté (en termes d’idées, d’analyse, de construction d’une pensée cohérente, d’esprit critique).
Maître Eolas : Blog de maître Eolas, août 2012 (attention, c’est un peu long)
Et maître Teutsch : Boulevard Voltaire, 26/10/17
ps : peu nous importe que vous soyez d’accord avec l’un ou l’autre. L’intéressant ici consiste à relever l’apport de chaque article.
Mais comme vous savez qu’il peut nous arriver, une fois de temps en temps, de faire de petites entorses à l’honnêteté intellectuelle, on a mis ces deux articles l’un à côté de l’autre, sans arrière pensée. Si vous décidiez de les comparer, ça serait de votre fait…:)
Même jeu pour les deux articles suivants :
Reprenons Frédéric Lordon, et l’une de ses idées les plus bizarres : fermer la bourse. Il écrit un article il y a quelques années dans le Monde Diplomatique. (Le Monde Diplo, février 2010). Pour ceux qui trouvent l’article ardu (on vous comprend), Lordon est invité quelques temps plus tard sur France Inter pour expliquer cette idée. Extrait (plus simple à suivre) : France Inter, avril 2010.
Et l’année dernière, on a été piqué d’intérêt par un jeune analyste dans un fond d’investissement s’attaquant à la thèse (si discutable) de Lordon, à coups de "tentons d’y répondre avec des arguments un peu plus étayés que les siens." : Contrepoints, janvier 2018
Lisez ou écoutez le premier, lisez le deuxième, et voyez ce que vous apporte l’un et l’autre.
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