Un des problèmes majeurs qu'on a, quand vous venez vous préparer aux oraux chez nous, c'est vos choix de campus et de masters. Pas mal d'entre vous choisissent sans s'être posé les bonnes questions, et on ne vous cache pas que ça peut être très emmerdant à défendre.
On reviendra sur la la question plus profonde du pourquoi vous voulez telle école, la question de vos motivations profondes, dont les réponses vont être cruciales pour convaincre le jury. Mais avant le dépôt de votre candidature, vous avez des choix à faire (le campus, le double-diplôme, ou le master), alors commençons par là.
D’abord, commençons par remettre en cause le choix de l’école. Est-ce que vous voulez vraiment faire Sciences Po ? Ou est-ce que est-ce que vous ne seriez pas mieux à faire des études de littérature ou de cinéma ? C’est une vraie question, à se poser en toute honnêteté. Parce que Sciences Po et sa réputation brillent tant qu'on en oublie les fondamentaux : est-ce que ça me correspond vraiment ?
Prenons l'exemple de notre ami Louis, admissible à Sciences Po en 2018. Louis, on sentait bien qu’il n'était pas si motivé que ça : il donnait cette furieuse impression d'être un peu là par dépit. En tout cas, il n'avait pas l'oeil qui brille en nous parlant de Sciences Po. Alors on creuse, on creuse, et une fois à l'aise, il finit par nous dire qu’il préfère largement faire les Beaux-Arts, mais que c'est chaud de convaincre ses parents. Et si Louis n’a pas été admis à Sciences Po, ce n’est pas parce qu’il n’avait pas le niveau : le jury a juste senti, comme nous, qu’il n’était pas vraiment à sa place.
Conseil donc : remettez en cause votre choix d'école, même 3 minutes, (quitte à refaire le même, mais en ayant renforcé vos raisons).
Maintenant, une fois que vous savez que c'est bien ça que vous voulez faire. Posez-vous sérieusement la question du choix de campus (pour les 1A) et de master (pour les master). Vous n'imaginez pas le nombre de candidats qui veulent le campus de Dijon de Sciences Po parce qu'ils aimeraient "découvrir des pays qu'ils ne connaissent pas", ou Reims parce que c'est le plus généraliste. Vous n'imaginez pas non plus le nombre de masters qui veulent devenir juge ou diplomate, et qui choisissent les mauvais masters pour y arriver. Deuxième conseil donc : vérifiez bien que c'est ce cursus qu'il vous faut !
Petite méthodo en deux points pour ne pas se gourrer de cursus.
1) N’orientez pas votre choix qu’en fonction de votre parcours
Votre parcours passé ne détermine pas votre parcours futur ; c’est une composante parmi d’autres. En préparant Sciences Po, évidemment que si on a vécu 10 ans en Chine, on a tendance à regarder du côté du campus du Havre. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut s’orienter vers ça sans s’écouter. A la fois pour des questions d’efficacité face au jury (peut-être que la Chine vous gonfle - ça se sentira) et des raisons de choix de vie (n’allez pas sur le Campus du Havre si vous aimeriez bosser sur les thématiques du monde anglo-saxon en vrai).
En master, même combat. Ce n’est pas parce qu’on vient d’une formation en droit qu’il faut aller en Ecole de droit, ou parce qu’on était en éco qu’il faut aller en FinStrat ! (etc etc) On a eu pas mal de coachés qui venaient d’éco ou gestion ou droit, et qui s’orientaient vers Politiques publiques, parce qu’ils voulaient donner un nouvel angle à leur formation, ou carrément se réorienter ! On a même eu des gens sortis de littérature aller en FinStrat. Donc. Choisissez en fonction de ce qui vous plaît et de ce dans quoi vous vous projetez, ne vous sentez pas lié par votre parcours passé. Votre parcours peut être un argument de cohérence pour continuer dans ce que vous avez déjà fait : “j’ai fait de l’éco jusqu’à maintenant, je veux continuer dans un master finance pour avoir un côté plus appliqué”, ou alors un appui pour se réorienter : “j’ai fait de la littérature, mais en vrai c’est la finance qui me passionne, je regarde BFM business 2h par jour, et donc réorientation”).
2) Renseignez-vous sur votre futur cursus
Que ce soit pour le campus ou pour le master, le meilleur remède pour éviter les mauvais choix (et donc les positions difficiles face au jury, qui le verra souvent), c’est de bien connaître le cursus qu’on vise. Remède : allez plus loin que le syllabus des cours, ou pire,que la réputation du cursus. Lisez, comparez, trouvez les conférences et les profs, allez même parler aux étudiants ou aux anciens, bref, renseignez-vous vraiment sur le cursus et ses débouchés.
Moi, si je m’étais posé les bonnes questions avant, j’aurai vraisemblablement demandé PSIA ou Affaires Européennes, et non Affaires Publiques. Mais comme je n’avais pas réalisé à quel point AP était porté sur les concours administratifs, j’ai pris ce qui m’est apparu comme étant le choix le plus "généraliste". Ça m’a coûté un peu, de ne pas aller chercher plus loin, parce que les cours d’AP...pas le cursus le plus funky. Et surtout, ça aurait pu me coûter cher en entretien s’ils avaient appuyé là-dessus.
Voilà donc la première étape de tout candidat. 1) se demander avec un papier et un crayon si on fait le bon choix d’école et de cursus 2) se renseigner au max sur ledit cursus pour double-checker (et cette connaissance servira évidemment pendant l’entretien)
Maintenant, pas de pression. On peut se tromper de voie et retomber sur ses pattes, j’en suis un exemple vivant. C’est juste dommage de choisir un cursus où on va moins s’éclater qu’ailleurs - simplement parce qu’on n’a pas pris le temps de remettre en cause un choix de départ.
Si vous avez des questions, c'est en dessous !
Et si vous voulez vous préparer à Sciences Po avec nous, c'est ici !
